Les cadences musicales et progressions d'accords
Explication des cadences musicales et progressions d'accords (cadence parfaite, cadence rompue, les progressions II V I, IV V I...)
Présentation
Vous découvrirez sur cette page les principales cadences musicales (IV V I ou bien encore II V I ou I VI II V I) et vous assurent de faire un enchainement d'accords mélodique réussi. Certaines sont très connues (cadence rompue, cadence plagale, cadence parfaite, la demi-cadence, l'Anatole...) mais nous vous proposerons également des suites d'accords toujours valables sur lesquelles vous pourrez vous appuyer pour improviser.
Vous retrouverez ces cadences dans les moteurs de recherche tout en bénéficiant de l'interactivité, c'est à dire que vous pourrez facilement développer des cadences ou des enchainements d'accords très facilement, rapidement et surtout dans plusieurs tonalités. Les explications ci-dessous vous permettront également de mieux comprendre ces cadences, leurs structures, leurs avantages ....
En variétés, tout comme en musique classique, les cadences et progressions d'accords sont très souvent utilisées. Il est donc important de les connaître car elles peuvent vous aider à comprendre une chanson, un thème ... et surtout de pouvoir improviser dessus ou de composer une chanson. Je vous propose pour illustrer ces progressions d'accords des exemples multiples et variés pour pouvoir apprécier ces enchainements sur des airs connus.
Dans un premier temps, nous aborderons les cadences basiques (cadence parfaite, plagale, demi-cadence...), puis des progressions d'accords diatoniques avec pour chacue une illustration avec des chansons connues :
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I IV I - Satisfaction et She's a rainbow (The Rolling Stones) - Mamma Mia (ABBA)
- I V I - Une petite cantate (Barbara)
- I V VI - Il jouait du piano debout (France Gall)
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IV IVm I - Le chanteur (Daniel Balavoine) - Space Oddity (David Bowie)
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IV V I - Prendre racine (Calogero)
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III IV V I - I started a joke (The Bee Gees)
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II IV I - Rouge (Jean-Jacques Goldman)
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II V I - Strangers in the night (Frank Sinatra)
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IV II V I - Puisque tu pars (Jean-Jacques Goldman)
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II IV V I - Cette année là (Claude François)
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V I IV I - Everybody needs somebody (The Blues Brothers)
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VI II V I - Une petite cantate (Barbara)
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I IV VII III VI II V I - I'll survive (Gloria Gaynor)
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I V VI - Pour que tu m'aimes encore (Céline Dion)
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IV V VI - Je te donne (Jean-Jacques Goldman & Michael Jones)
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I III V VII II IV VI - Progression par tierces
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I V VI IV - Take me on (A-Ha)
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I VI IV V - Stand by me (Ben E King)
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bVI bVII I - Lady Madonna (The Beatles)
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bVII IV I - Gloria (Van Morrisson - "Them")
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bVI bIII I - Mary Jane (Alanis Morissette)
Les cadences "classiques"
Qu’il s’agisse d’accords de trois ou quatre sons, l’analyse harmonique consiste aussi à repérer les cadences. Les différentes cadences détaillées ci-dessous illustrent parfaitement l'importance de certains intervalles (entre autres l'intervalle de quarte et de quinte). Les cadences permettent de mettre en valeur les tensions qui existent entre les différents degrés d’une tonalité. Certaines cadences sont connues et appelées sous les termes suivants :
I IV I - La cadence plagale
Passage(s) répété(s) entre l’accord de sous dominante et de tonique, plus particulièrement les degrés IV et le I. On peut faire précéder le IV par le I pour avoir un I IV I. La cadence plagale peut finir un morceau. Elle est très utilisée dans le rock. Dans la chanson Satisfaction des Rolling Stones en Mib Majeur, on trouve ces enchainements d'accords entre les accords de Eb (degré I) et Ab (degré IV)..
Satisfaction - Mick Jagger & Keith Richards
Voici un autre exemple de chanson des Rolling Stones, She's a rainbow, composée en Bb majeur.
She's a rainbow - Mick Jagger & Keith Richards
On peut également mentionner à titre d'exemple la chanson Mamma Mia d'ABBA composée en D majeur.
Mamma Mia - Benny Andersson, Stig Anderson & Bjorn Ulvacus - 1975 Union songs AB (Sweden)
On peut aussi considérer que la relation entre
les degrés II (accord de sous
dominante par la présence du degré IV) et I représentent une cadence plagale
IV IVm I
Dans le cas d’une cadence plagale, le IV ne prépare pas la dominante mais résout directement sur la tonique. Il sera possible pour renfocer cette résolution d’emprunter l’accord IV mineur entre les degrés IV et I, ce qui donne IV - IVm – I. Cet accord IVm est "emprunté" à un mode mineur (gamme de A mineur). Vous pouvez retrouver toutes les infos et explications dans le cours consacré aux modes et à l'échange intermodal.On observe cette cadence dans la chanson Le chanteur écrite et composée par Daniel Balavoine. On est en La majeur. Le degré IV est l'accord de D et on voit bien entre l'accord de D et l'accord de A, l'accord de Dm s'intercaler. Cela nous donne D - Dm - A (je passe les accords sus4 qui sont là pour faire un motif sous dominante / dominante lié au rythme mais qui ne change en rien l'explication sur la cadence IV IVm I)
Le chanteur - Daniel Balavoine - Editions Barclay Morris - Warner Chappell Music France et les Editions Musicales Bicycle
On constate également cet usage du degré IVm dans la célèbre chanson Space Oddity de David Bowie.
Space Oddity - David Bowie - 1969 Onward Music Limited
La cadence parfaite
C’est la résolution d’un accord de dominante vers sa tonique, soit le degré V vers le I. On peut voir spécifiquement cette cadence dans la chanson Une petite cantate de et interprétée par Barbara composée en Do majeur. On y découvre dans le début de la chanson l'alternance entre les degrés I et V.
Une petite cantate - Barbara - 1965 by Société Nouvelle des Editions Musicales TUTTI - Warner Chappell Music France - Paris 8
Il est courant de faire précéder la cadence parfaite par l’accord de sous dominante du degré II pour obtenir un II V I (mondialement connu !). La construction du II V I a pour mérite de faire suivre un accord mineur, un accord de dominante et un accord majeur dans un intervalle de quinte toujours respecté. Voir ci-dessous les progressions d'accords.
La demi-cadence
Cadence qui ne « résout pas », ou plutôt qui reste sur l’accord de dominante sans résoudre, comme par exemple II V.
La cadence rompue ou trompeuse
L’accord de dominante résout non pas vers la tonique mais vers un substitut de la tonique. Au lieu d'un V I, on aura dans ce cas V VI par exemple. Dans le cadre de la chanson Il jouait du piano debout interprétée par France Gall, on voit bien la progression d'accords I V VI, soit Eb Bb et Cm en Mib majeur.
Il jouait du piano debout - Michel Berger - 1980 Editions Colline - 44 rue de Miromesnil - 75008 Paris
Proposition et progressions types d'enchainements d'accords
Il faut également noter des enchaînements et progressions d'accords :
II IV I
On peut également renforcer la cadence plagale I IV I en juxtaposant les deux accords de sous dominante avant le degré I (IV II I ou II IV I). Je vous propose l'extrait de la chanson Rouge écrite et composée par Jean-Jacques Goldman. Dans ce passage en Do majeur, on a bien l'accord du degré II (Dm) suivi du degré IV (F) et le retour sur le degré I (C). On a bien II IV I soit Dm, F, C.
Rouge - Jean-Jacques Goldman - Editions JRG
IV V I
Cet enchaînement met déjà en évidence une suite logique des trois fonctions, à savoir l’accord de sous dominante, dominante et tonique. Il faut dans ce cas remarquer que ces trois accords sont majeurs, et renforcent la solidité de la structure.
Cette remarque
est d’autant plus vraie si les accords restent à
l’état de triades (trois sons) et donc aucune
tension n’est exprimée. Dans ce cas, le triton
est absent, la septième occultée et ces
trois accords forment une solide base à la mélodie
avec une progression à laquelle notre oreille occidentale
est habituée (sous dominante – dominante
– tonique).
Pour illustrer le IV V I, j'ai choisi une chanson de Calogéro "Prendre racine" composée en Sol# mineur. On observe bien la progression d'accords des degrés IV (C#m), V (D#7) qui résout sur le degré I (G#m). Il s'agit de la gamme Sol# mineur harmonique.
Prendre racine -
Patrice Guirao / Calogero & Gioacchino - Editions Musicales de France (EMF)
I III IV V I
Cette progression n'est autre qu'un IV V I à laquelle on fait précéder le degré III. Le degré III n'est pas le degré le plus utilisé. Il est un substitut tonal du degré I. Donc au lieu d'avoir I I IV V I, on peut écrire I III IV V I. Dans une tonalité majeure, le degré III a la particularité d'être mineur. On retrouve cette cadence dans la chanson (ci-dessous en Sol majeur) I started a joke des Bee Gees.
I started a joke - The Bee Gees - Barry - Maurice & Robin GIBB - 1968 Gibb Brothrs Music Ltd
II V I
La progression II V I est certainement l'une des plus connues. Elle permet bien souvent de terminer un couplet ou un refrain et on la retrouve dans une très grande majorité des chansons. C'est une cadence qui permet de jouer des accords séparés par un intervalle de quinte mais les trois fonctions harmoniques, à savoir sous dominante, dominante avec une résolution vers l'accord de tonique du degré I.
Voici un exemple parmi des milliers, Strangers in the night interprétée par Frank Sinatra.
Strangers in the night - paroles : Charles Singleton et Eddie Snyder - Musique de Bert Kaempfert -
1966 Songs of Universal & Screem Gems-EMI Music
IV II V I
Cette progression permet de faire précéder l'accord de dominante par les deux accords de sous dominante : le degré IV et son substitut diatonique, le degré II. Dans la chanson Puisque tu pars de Jean-Jacques Goldman et tout particulièrement dans ce passage en Ré majeur, on note bien la suite des accords G, Em, A7 et D qui correspond à la suite des degrés IV II V I.
Puisque tu pars - Jean-Jacques Goldman - Editions JRG
II IV V I
Cette progression permet de faire précéder l'accord de dominante par les deux accords de sous dominante : le degré II puis le degré IV. C'est un peu la même progression d'accords que la précédente au détail près que la progression des degrés est conjointes (II IV V). Dans la chanson Cette année là interprétée par Claude François, on note bien en Do majeur la progression II IV V I, à savoir Dm, F, G qui résout du C.
Cette année là - R. Gaudio et J. Parker - Paroles françaises de Eddy Marnay - 1975 Jobete Music Co - EMI songs France - 20 rue Molitor, 75016 Paris
VI II V I - Progresssion aussi connue sous le nom de l'Anatole
L’anatole est un II V I précédé du VI, la quinte supérieure du II. C’est une construction classique symbolisée par cette suite de quinte, VI II V I. On retrouve cette progression dans la chanson Une petite cantate de Barbara. La tonalité est Do majeur, ce qui donne la suite d'accords Am (VI) - Dm7 (II) - G7 (V) - CM7 (I).
Une petite cantate - Barbara - 1965 Société Nouvelle des Editions Musicales Tutti - Warner Chappell Music France - 12 rue de Penthiève - 75008 Paris
Je fais un parallèle avec les outils que j'ai développés sur Musiclic et que j'ai rassemblés dans la section "Apprenez le solfège facilement" (menu Théorie musicale). Vous pouvez rechercher un tableau récapitulatif pour la tonalité de vote choix. Ci-dessous, voici la gamme le Do majeur. Vous avez les degrés notes de I à VII et sous chacun d'entre eux les accords correspondants. Vous retrouverez bien naturellement les accords mentionnés sur la partition et leurs degrés.
V I IV I
Quand on juxtapose les deux cadences les plus utilisées dans la musique pop, à savoir I V I et I IV I, on obtient naturellement cette progression V I IV I. Nul doute qu'on peut trouver des centaines d'exemple mais un des plus connus qui peut illustrer cette séquence est la chanson des Blues Brothers, Everybody needs somebody en Fa majeur. Dans cette tonalité, on a donc C (degré V) F (degré I) Bb (degré IV) F (degré I). Cette progression est utilisée tout au long des couplets.
Everybody needs somebody - Bert Berns, Solomon Burke, Jerry Wexler - 1964 by Keetch, Caesar and Dino Music
I IV VII III VI II V I
Cet enchaînement
peut être perçu de deux façons différentes
pour exprimer la même notion : soit il s’agit
du mouvement par quartes (mouvement ascendant), soit du mouvement par
quintes (mouvement descendant). Dans un cas comme dans l’autre,
cet enchaînement représente la résolution
« basique » du son, d’une dominante vers
sa tonique (mouvement par quinte) ou d’une tonique
vers sa sous dominante (mouvement par quarte).
Pour illustrer cette progression harmonique, je vous propose la chanson I will survive interprétée par Gloria Gaynor en 1978. Ce titre composé en La mineur utilise à la perfection cette suite d'accords du début à la fin.
I will survive - Freddie Perren / Dino Fekaris
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