Faire du sport en musique
Faire du sport en musique permet de garder le rythme dans l'effort, de tuer l'ennui et de se faire plaisir
Est-il bon de faire du sport en écoutant de la musique ?
On a vu dans un précédent article que l'on peut écouter de la musique au travail. De la même manière, faire du sport au rythme de la musique, c’est désormais une pratique courante aussi bien chez les simples amateurs que les sportifs professionnels. Il paraît que cela a un impact positif non seulement sur la performance, mais aussi sur la santé. Est-ce que c’est vrai ? Si oui, quel est réellement l’avantage d’écouter de la musique pendant la pratique d’une activité sportive ? Comment créer sa playlist ? Il y a surement beaucoup d’avantages mais aussi quelques inconvénients à ne pas sous-estimer. Découvrez les réponses !
La musique, un produit dopant ?
Écouter de la musique tout en pratiquant une activité sportive, c’est booster sa performance et son endurance. Il ne s’agit pas d’un canular. C’est même prouvé scientifiquement. En effet, une étude menée par les chercheurs de l’université de Brunel en Angleterre a démontré que la musique a un effet dopant chez les sportifs. Ces derniers n’ont aucune sensation de fatigue en dépit des efforts qu’ils fournissent.
Résultat : la Fédération Française d’Athlétisme (FFA) interdit aux athlètes d’écouter de la musique pendant les compétitions. Les écouteurs, les lecteurs ainsi que les téléphones portables sont donc bannis sur les pistes de course. En revanche, leur utilisation est fortement conseillée durant les entraînements.
Le choix de sa musique
Une étude réalisée par l’Institut de recherche du bien-être, de la médecine et du sport santé (IRBMS) confirme les bienfaits de la musique sur le corps, notamment sur les muscles. C'est pourquoi il faut établir sa playlist avant de commencer la séance de crossfit, de zumba ou de pilates.
Quel type de musique faut-il choisir ? En fait, tout dépend de ses goûts. Pour un musicien qui connaît parfaitement la théorie musicale, le choix se tourne vers un registre plus calme ou technique. Un groupe de musique qui fait du jazz ou du classique, c’est l’idéal. Il n’a pas tort. L’étude accomplie par les chercheurs Américains Copland et Franks en 1991 dévoile que la musique douce améliore le rythme cardiaque et optimise la capacité d’endurance. Toutefois, il est prouvé aussi qu’avec un peu de rythme, on peut aussi produire plus d’efforts et on gagne plus d’énergie.
Quelques morceaux à privilégier
En fait, le choix du playlist dépend du programme d’entraînement. S’il s’annonce particulièrement intense, il vaut mieux miser sur des morceaux qui ont du rythme. Un peu de hard rock, de pop, du coupé décalé ou encore de la musique électronique serait parfait.
En revanche, pour une séance sportive plus modérée, des musiques jouées par un orchestre symphonique sont à privilégier. Il en est de même si on fait du yoga. Certains sportifs écoutent de la musique avant une compétition pour se décontracter, pour oublier la pression.
Enfin, si le but est de perdre du poids ou de lutter contre la déprime, il faut oublier la mélodie et se concentrer surtout sur la parole. C’est tout l’art d’écrire une chanson avec un message pertinent à partager. Ainsi, il vaut mieux écouter de la variété, du rap ou du hip-hop. Quand on est seul à courir, la musique et les chansons qu’on écoute peuvent être la petite voix qu’on a envie d’entendre pour continuer et aller au bout de ses forces et capacités.
C'est encore plus vrai quand on est fan d'un chanteur : on connait les paroles et les chansons par coeur, ce qui peut faciliter la composition de la playlist. Par ailleurs, faire des efforts pour se dépasser en écoutant son chanteur ou groupe préféré peut renforcer l'envie d'aller plus loin. Faire du sport permet de libérer son énergie et elle le sera d'autant plus quand on est porté ou encouragé d'une certaine manière par des personnes qu'on apprécie.
Il faut aussi donc et surtout une adéquation entre ses propres goûts et ce qu’on écoute. Ce n’est pas la musique en elle-même qui va augmenter ou diminuer la performance, c’est la réception que notre cerveau en fait. Sinon, cela pourrait avoir l’effet inverse et ne plus donner de plaisir.
Quelques conseils concernant les équipements
Bien s’équiper, c’est primordial quand on envisage de faire du sport en musique. Il faut opter pour du matériel compatible avec l’activité à pratiquer. Pour les séances de jogging par exemple, il faut un lecteur pour lire la musique et des écouteurs intra-auriculaires pour l’écouter.
Il faut quelque chose de compact et capable de résister à la transpiration. Il ne fait pas non plus un matériel bas de gamme. Cela pourrait nuire à la qualité des morceaux et à l’écoute de ces derniers. Si nécessaire, il est recommandé de sécuriser le dispositif avec une brassière ou une « banane » autour des hanches.
Enfin, il est primordial de bien régler le volume pour ne pas nuire aux tympans, surtout si les musiques écoutées sont plutôt agressives.
Y-a-t-il des inconvénients ?
Toute solution a ses avantages mais peut comporter aussi quelques inconvénients. Même si la musique peut être un exhausteur d’efforts, il peut aussi influencer de manière négative un sportif. Si on reprend le jogging pour exemple, écouter un rythme trop rapide peut aussi provoquer une course trop rapide. Ainsi, le sportif ne va pas courir à sa vitesse que son corps réclame mais on risque de le forcer. L’inverse est vrai : une musique trop lente peut influencer le sportif à ne pas aller au-delà de ses performances actuelles.
Toutes les musiques ne sont pas bien entendu sur le même tempo : il y aura donc des variations de rythmes qu’il faudra intégrer dans sa course au lieu d’avoir une foulée régulière. La musique peut donc influencer l’effort, d’où l’intérêt non négligeable de bien réfléchir à sa playlist.
Comme évoqué au début de ce texte, on peut comparer l’accompagnement musical comme une sorte de produit dopant. Ainsi, il ne faut pas en être dépendant et perdre toute notion d’effort ou de volonté si la musique est absente. En d’autres termes, il faut savoir faire du sport avec et sans musique.
On peut également penser que faire du sport avec ses écouteurs nous empêche de profiter ou d’apprécier le moment présent. Tout dépend de l’activité sportive : si vous êtes dans une salle de sport à soulever des poids ou à courir sur un tapis, le paysage n’est pas très varié. En revanche, si vous courez ou faites du vélo dans un bois, il est dommage de se priver de la nature, du paysage et des sons qui nous entourent. Faire du sport, c’est aussi mieux se connaitre et écouter son corps. Cela peut être un moment de réflexion pour certains et la musique n’aidera pas à cette liberté de penser.
Pour aller un peu plus loin sur ce point, faire du sport avec des écouteurs coupe les sportifs de l’environnement extérieur. Mieux vaut faire du sport avec quelques amis qu’en solo avec des musiques qu’on connait par cœur. Le sport est aussi une activité sociale, qui permet de nous retrouver autour d’une envie, d’une passion voire d’un besoin commun.
Enfin, étant donné que cela coupe le sportif du monde extérieur, il peut ne pas entendre certains bruits ou se laisser distraire par la musique. Cela peut donc devenir dangereux. Il convient donc de rester très à l’écoute de ce qui se passe dans le monde extérieur. A ce titre et pour ces raisons évidentes de sécurité évidentes, il est par exemple interdit par la loi (depuis le 1er juillet 2015) de faire du vélo avec des écouteurs. L’amende est de 135 euros. A la différence des voitures, il n’y a pas de retraits de points.
Publié par Bertrand Goursolas le 10/12/2018