Y-a-t-il de bonnes et de mauvaises musiques ?
Jean-jacques Goldman chantait "Quand la musique est bonne", cela signifie t-il qu'il y aurait aussi une mauvaise musique ?
Y-a-t-il une bonne et une mauvaise musique ?

Quand on écoute de la musique classique, des chansons rétro ou bien du jazz, on se met souvent à dire : « ça, c’est de la bonne musique ». Le contraire est aussi vrai, et on peut entendre alors « c’est nul comme musique ! », ou bien « T’écoutes ça, toi ?? »
La question qui se pose est : « existe-t-il alors de mauvaises musiques ? ». Normalement, la réponse est négative, car il est tout simplement impossible d’émettre un jugement. Alors, pourquoi les gens ont tendance à utiliser un tel terme ? Voici quelques éléments de réponses pour vous faire une idée et vous convaincre de la conclusion :-).
La musique, un ensemble de technique
Sur le plan technique, on peut dire qu’il n’existe pas de bonne ou de mauvaise musique. Pour qu’une mélodie naisse, il faut qu’il y ait un compositeur. C’est d’abord un artiste doté d’une grande créativité. Mais c’est aussi un véritable technicien qui sait manier les notes, le rythme et les nuances pour créer un morceau original. Voilà pourquoi, on trouve tout un tas de notifications dans une partition. En fait, chaque signe qui se trouve sur le document a un rôle important à jouer. Ils donnent une certaine touche d’harmonie à la mélodie et la rendent plus agréable à écouter.
En d’autres termes, la musique est née suite à l’application d’un certain nombre de notions apprises dans les cours de solfège ou d’harmonie. Même les compositeurs et les musiciens qui ne maîtrisent pas la théorie musicale appliquent des méthodes spécifiques lorsqu’ils inventent ou jouent de la musique.
Dans une chanson, il faut aussi considérer les arrangements, l’art de créer une ambiance musicale, les sons ou le choix des instruments de musique et leur utilisation ou leur dosage de chacun d'entre eux dans l’œuvre musicale. Quel que soit le titre musical écouté, il faut faire ce travail et il ne faut pas croire ce qui pourrait être une évidence : une chanson simple, ou du moins qui parait simple à écrire, composer ou chanter, n’est pas forcément vrai sur le plan technique ou musical. Comment peut-on qualifier de mauvais le fruit d’un tel travail ?
La musique, une question de goût et de choix
Chaque individu, lorsqu’il se met à écouter de la musique, tient compte de son humeur. En effet, il effectue le choix du playlist selon son état d’esprit. Quelqu’un qui veut retrouver le calme ou qui a besoin de repos mise par exemple sur de la musique douce. En revanche, une personne qui veut une bonne montée d’adrénaline s’aventure à écouter du rock ou du jazz. Certains ont un besoin de s’exprimer, de se défouler et certaines musiques s’y prêtent plus que d’autres !
De même, un sportif en quête de motivation va opter pour des chansons rythmées. Il met alors son casque et part pour un jogging ou une session dans un club de sport. Ecouter de la musique en faisant du sport est très fréquent.
On peut également écouter de la musique en travaillant, cela permet pour certains de s’isoler pour mieux se concentrer. Elle peut même aider à la concentration ou comme un sportif, donner du rythme à ce qu’elle fait. Pour certains métiers, la musique représente un bruit de fond, un accompagnement musical comme pour les peintres par exemple. Pour d’autres, ils écoutent de la musique au travail pour ne pas être dérangé. Il faut toutefois veiller au volume pour justement ne pas importuner les autres qui préfèrent ou réclament le silence.
Tout compte fait, la musique est une question de choix. Ainsi, dire qu’une chanson ou qu’une mélodie est mauvaise parce qu’on ne veut pas l’écouter, c’est une erreur.
La musique, c’est également et avant tout une question de goût. Pour les membres d’un orchestre philarmonique ou les professeurs d’un conservatoire de musique, les œuvres de Bach sont uniques et si belles à écouter. Pour d’autres, les créations de ce compositeur reconnu et célèbre sont tout simplement incompréhensibles et ennuyeuses. Ils préfèrent écouter les plus grands tubes d’Aretha Franklin, de Prince ou de Michael Jackson. Tout cela pour vous dire que chacun a sa façon de qualifier ce qu’est une bonne ou une mauvaise musique.
Il faut également noter que ces musiques si différentes peuvent même être écoutées par la même personne à différents moments de sa vie : quand on est enfant, les chansons enfantines nous bercent et nous plaisent. Ensuite, à l’adolescence, on découvre des styles musicaux plus « tendance ». Elles correspondent bien souvent à une génération. A l’âge adulte, c’est encore différent : on évolue peut-être, on apprécie davantage la musique classique qu’on pouvait dénigrer quelques années auparavant.
La musique, une question de rencontre
Cette évolution de nos goûts ne peut se faire d’abord que grâce à sa propre curiosité. Ecouter de la musique, toutes les musiques, permet de savoir justement lesquelles on apprécie plus que les autres. Il faut donc ne pas hésiter à se diversifier, écouter de la pop, du classique, du jazz, du reggae, de la soul, du rap et tant d’autres de styles pour savoir ce qu’on aime.
Si vous composez, cette remarque est d’autant plus valable : c’est en connaissant et en sachant jouer tous les styles de musique que vous pourrez par la suite vous diversifier, mélanger les genres, surprendre votre auditoire. Dans le cas contraire, si votre culture musicale n’est pas suffisamment étoffée, vous tournerez en rond, avec les mêmes rythmes, les mêmes accords, les mêmes rythmes etc. Il est donc important, voire vital pour un compositeur, de s’essayer à toutes les musiques et d’en comprendre les secrets.
Malgré tout, on a parfois tendance à écouter ce qu’on aime et à s’y enfermer. Il peut être alors utile de se faire conseiller et guider par un ami, un proche, un copain … pour nous faire découvrir d’autres musiques, en commençant par des titres standards. Votre ami saura faire les bons choix pour vous convaincre.
Si par exemple le Jazz n’est pas ce que vous préférez, il vaut mieux commencer par les chansons ou des morceaux cultes avant de vous plonger vers des styles plus modernes ou difficiles à comprendre. Il faut donc une approche par la manière car quel que soit le style, il y a tant à écouter qu’il faut forcément savoir par où commencer. A vous ensuite de faire votre propre apprentissage.
La musique, un art qui s’apprécie à sa juste valeur
En fait, le vrai problème, c’est que les gens sont souvent bornés lorsqu’on parle de musique. Un passionné de guitare électrique n’hésitera pas à dire qu’écouter un « Nocturne » ou un « Prélude » de Chopin est ennuyeux, que le piano romantique est ringard. Ce qu’il faut d’abord comprendre, c’est que la musique est un art. Elle est souvent née grâce à l’émotion ou à la sensibilité. En outre, elle met souvent en évidence la culture de celui qui l’a créé. Voilà pourquoi, elle se présente sous diverses formes.
Il est difficile de dire qu’un œuvre artistique est belle ou non. Cela est vrai dans d’autres disciplines comme la peinture. Certains sont en admiration devant certains tableaux que d’autres regardent à peine.
Pour revenir à la musique, même si un compositeur n’a pas intégré une école de musique ou fait d’études musicales, il a travaillé dur pour créer son œuvre. Il y a passé du temps, il y a mis tous ses efforts depuis le moment où il a eu l’idée jusqu’à l’écriture de la mélodie, la construction de sa chanson, le jeu et l’interprétation de sa musique. Il y a mis du cœur, de la passion de l’instrument et tout son temps. En plus, même si vous n’êtes pas dans ce cas, sa musique peut faire naître une émotion chez les individus qui l’apprécient.
Quel que soit le degré d’achèvement, d’intérêt ou de difficulté musicale, il ne faut jamais sous-estimer le travail qui a été fait. Même si la chanson parait facile, il faut quand même la faire ! A ceux qui critiquent on peut leur demander d’écrire une chanson, une mélodie ou un texte : ils verront que ce n’est pas si simple.
Je pense par exemple aux chansons de Chantal Goya écrites par Jean-Jacques Debout : elles peuvent paraitre simples comme « Bécassine ». Mais ce n’est pas si facile d'écrire des chansons, qui peuvent rassembler enfants et parents. Il n’y a rien de plus difficile de faire une chanson simple et agréable à écouter.
Par ailleurs, c’est avec le temps, les différentes tentatives, les nombreux essais qu’on s’améliore. Il ne faut donc pas décourager celles et ceux qui prennent du plaisir et du temps à créer. C’est dans leur ADN et les encourager ne peut que leur permettre de progresser.
Il n’y a que de bonnes musiques !
Après toutes ces explications, on peut donc se demander de quel droit on peut dire que telle ou telle musique est bonne ou mauvaise ? Rien ne permet de justifier une prise de position objective. Tout est une affaire de goût, d’appréciation et de plaisir.
Le mieux, c’est de dire que cette musique n’est pas à votre goût (elle l'a peut-être été par le passé ou le sera plus tard ?!). Vous pouvez dire que vous ne partagez pas le même intérêt. Sachant qu’il y a une offre musicale extrêmement riche et importante, il y a forcément celle que vous aimerez et celle que vous aimerez moins !
Je vous renvoie sur une réflexion sous forme de critique d'Erick Benzi sur la musique, la relation difficile entre plusieurs paramètres comme la création musicale, la qualité, le succès, l'égo et l'argent. Intéressant.
Publié par Bertrand Goursolas le 05/11/2018