L'orgue
Instrument complet et d'une sonorité exceptionnelle, l'orgue est resté l'instrument de musique de nos églises et cathédrales.
L’orgue, le roi des instruments
Puissant, imposant, surprenant, l’orgue est sacré roi des instruments par Mozart et Bach. C’est un titre qui lui convient. On peut dire que c’est un titre mérité. Il possède en effet une sonorité exceptionnelle qui peut vous transpercer l’âme. Elle se démarque également par son architecture hors pair, un véritable monument. Les gens ont tendance à la considérer comme un instrument d’église. Pourtant, qu’est-ce qu’on ne peut pas faire avec ? C’est un orchestre complet ! Dans cet article, vous allez découvrir un peu plus cet instrument historique.
Tout savoir sur l’histoire de l’orgue
Appartenant à la catégorie des instruments à vent, l’orgue est une invention ingénieuse d’un ingénieur originaire d’Alexandrie nommé Ctésibios. Elle a vu le jour au IIIe siècle avant J.-C. Ce tout premier modèle de l’instrument se servait de la pression d’air générée par une colonne d’eau pour fonctionner. Du coup, on lui a attribué le nom d’hydraulos ou hydraule. L’objectif dans sa création, c’est d’inventer un instrument à vent qui ne nécessite pas la respiration des musiciens pour produire du son. Ce fut un pari gagné. En fait, Ctébisios l’a remplacé par un vent mécanique.
D’après l’histoire, cet ancêtre de l’orgue rythmait les combats des gladiateurs qui se déroulaient dans l’amphithéâtre romain. Mais il avait également d’autres usages plus glamour. En effet, on l’utilisait pour animer les grandes fêtes organisées pour les empereurs et les personnes les plus fortunés d’antan. À la fin de l’Empire romain, cet instrument a disparu de l’Occident avant d’y revenir pendant l’Empire Byzantin.
En 757, l’instrument est arrivé en France grâce à l’empereur Constantin V. Ce dernier l’a envoyé au roi Pépin le Bref. Son déplacement était possible, car on a remplacé sa compression hydraulique par un soufflet actionné à la main. Au départ, l’orgue était utilisé dans les cérémonies organisées au palais. Au XIe siècle, il a fait son entrée dans les cloîtres grâce à un moine facteur nommé Georges de Venise. L’orgue servait alors d’instrument accompagnateur.
Au XII e siècle, l’instrument était présent dans presque toutes les grandes églises. Notons qu’il pouvait se poser au sol. On parle alors d’orgue positif. Il commençait à devenir plus imposant. Ses tuyaux ont augmenté en nombre et son soufflet était plus grand. Du coup, l’instrument était capable de produire un son plus puissant et sa tessiture s’est élargie, ce qui lui a permis d’atteindre une note de musique plus haute ou plus grave. Pour information, le plus grand orgue au monde se trouve dans le magasin Macy’s à Philadelphie aux États-Unis. Il porte le nom de Winamaker Grand Court Organ.
Au XIIIe siècle, l’orgue est devenu un véritable objet d’ornement pour les cathédrales. En effet, il était installé dans un meuble original nommé buffet qui s’adjugeait d’une architecture exceptionnelle. Notons que la facture d’orgues en Europe s’est développée au cours du XIIIe et XVe siècle. En usant des progrès techniques, les fabricants ont essayé de créer un instrument capable de s’adapter à un plus large répertoire.
L’abrégé était alors inventé. C’était le premier orgue équipé d’un vrai clavier. Le pédalier était aussi inventé au cours du XIVe siècle. Des instruments originaires de la Florence et d’Halberstadt disposaient d’une pédale. La facture d’orgue n’a cessé d’évoluer. Différentes écoles ont vu le jour en Italie, en Angleterre, en France, en Espagne, au Pays-Bas et dans différentes villes germaniques.
Au fil du temps, il a connu de nombreuses transformations. Les plus importantes ont été opérées au XIXe siècle par le facteur Cavaillé-Coll. Elles ont permis à l’instrument de gagner en performances. Il peut jouer plusieurs gammes et produire un son phénoménal. Actuellement, on peut en trouver qui fonctionnent grâce à l’électricité. Il faut souligner que chaque orgue est doté d’une structure et d’un système de fonctionnement spécifiques.
Un instrument noble et populaire
Dès son apparition, l’orgue a déjà conquis une place prépondérante dans le monde de la musique. Grâce à sa capacité à produire un son puissant, il avait une place dans les fêtes royales. À un certain moment, son rôle a été résumé à un instrument utilisé dans le service religieux. On l’utilisait pour jouer des préludes, des interludes et des postludes. Mais au fil du temps, son usage s’est démocratisé.
Il a entre autres attiré l’attention des professionnels en cinématographie. Les orgues d’église étaient utilisés pour accompagner la projection des films réalisés par les géants de l’industrie comme Gaumont Palace. Cela dit, les morceaux joués étaient choisis avec soin. L’apparition du piano a failli mettre fin à la notoriété de l’orgue. Il faut dire que cet instrument d’harmonie se montrait beaucoup plus pratique. De plus, il se dote d’une sonorité tout à fait charmante.
Mais grâce au développement de l’électricité, l’orgue a retrouvé sa notoriété. De nombreux instruments ont été construits pour s’adapter à divers styles musicaux. Désormais, l’orgue a trouvé sa place dans les orchestres symphoniques. Sous les mains virtuoses de l’organiste, les œuvres monumentales de Mozart, Haydn et Beethoven résonnaient d’une manière exceptionnelle. L’instrument a aussi séduit les passionnés du jazz et du rythme. Il trônait aussi dans les salles de concert.
Cela fait également longtemps qu'il est enseigné au conservatoire. Les organistes ayant suivi des formations ont augmenté en nombre. De nombreux concours ont même été organisés en vue d’élire les plus virtuoses d’entre eux. Aujourd’hui, il continue à charmer petits et grands. On peut désormais apprendre cet instrument en école de musique.
Une petite description de l’orgue
Peu importe la dimension et l’usage de l’orgue, il comporte toujours 3 éléments bien précis. Pour commencer, il y a le buffet. Il sert à la fois d’ornement et d’enveloppe pour l’instrument. Ce meuble est souvent placé derrière les autres instrumentistes dans les salles de concerts et au-dessus du portail occidental dans les églises. L’instrument comporte également la console. C’est le poste de contrôle. Elle réunit les claviers, le pédalier, les commandes, les accouplements, les tirasses et les appels de registres. Les jeux sont aussi visibles dans la console. Chacun d’entre eux définit la sonorité.
Enfin, il y a le sommier. C’est en quelque sorte le cœur de l’instrument. C’est également la partie la plus délicate, car il fournit de l’air aux tuyaux. Il est important qu’il assure une diffusion équilibrée du vent. Ainsi, il doit être bien étanche pour éviter les fuites d’air. Notons que chaque fois que l’organiste appuie sur une touche, un tuyau est sélectionné et résonne. C’est ainsi qu’il est en mesure de jouer une note de musique.
Il faut souligner que le nombre de tuyaux installés diffère d'u instrument à l'autre. En général, ils se déclinent en deux catégories. La première réunit les jeux de bouches. Ils sont composés des bourdons, mutations, ondulants et mixtures. La seconde regroupe les jeux d’anche. Ils sont composés d’une languette métallique. Notons aussi que les tuyaux adoptent une position verticale. En ce qui concerne la matière de fabrication, elle peut être en bois, en métal ou en verre. La longueur des tubes varie aussi. C’est elle qui détermine la hauteur de la note produite.
L’apprentissage de l’orgue
Faut-il apprendre le piano avant de jouer à l’orgue ? C’est une question fréquemment posée par les fans du « roi de l’instrument ». En général, ce sont deux instruments bien distincts. Ainsi, on peut apprendre à jouer à chacun d’entre eux de façon tout à fait indépendante. Cela dit, le fait de débuter avec le piano pourrait faciliter l’apprentissage. Le but est d’apprendre à bien jouer les gammes et les accords d’abord. Il faut dire que c’est plus facile de se concentrer quand on se met au piano. La beauté du son produit peut vous distraire.
Certains organistes n’hésitent pas à travailler avec le piano quand ils ont du mal à maîtriser certaines techniques. C’est le cas lorsque le rythme du morceau est un peu complexe ou bien lorsqu’ils veulent maîtriser la façon de réaliser un légato ou un glissando. Autrement dit, tout dépend de vous. Mais investir de l’argent dans un instrument que vous n’aimez pas est une erreur. Sachez que le piano coûte cher.
Et qu’en est-il du solfège ? L’orgue est un instrument assez complexe et très perfectionné. Évidemment que le fait de pouvoir lire de la musique constitue un réel atout pour un organiste. Les indications données par les partitions rendent l’exécution d’un morceau plus simple. On n’a plus besoin d’un grand travail d’écoute pour repérer la partie où il faut jouer « allegro » ou « andante ».
En d’autres mots, prendre des cours de solfège est donc nécessaire si vous voulez devenir un grand organiste. Par ailleurs, cela ne peut qu’enrichir votre compétence et votre connaissance musicale. Si vous avez peur d’apprendre les leçons de solfège, sachez que des méthodes plus simples et bien structurées sont désormais disponibles.
Jouer de l’orgue
Pour jouer de l’orgue, il vaut mieux prendre des cours de musique. On peut alors bénéficier d’un guide adéquat. C’est plutôt requis quand on s’attaque à un instrument aussi exceptionnel. Vous pouvez aussi faire appel à un professeur particulier. Il suffit de consulter la liste des organistes en France et de choisir celui qui vous convient. Enfin, vous pouvez aussi opter pour les cours de musique en ligne. Mais si vous voulez apprendre tout seul, il y a des méthodes adéquates qu’on peut appliquer.
La première chose à faire est de s’entraîner à utiliser les deux mains. Ensuite, il faut travailler les gammes. C’est ensuite qu’on peut commencer à jouer une mélodie. Bien entendu, il faut porter des chaussures confortables afin de pouvoir toucher les pédales avec aisance. Il ne vous reste plus maintenant qu’à débuter l’apprentissage.