La clarinette
Découverte de cet instrument inventé à la fin du XVIIème siècle et qui a beaucoup évolué au cours de siècles
La clarinette, un instrument doté d’une grande noblesse

Instrument très prisé par le célèbre facteur d’instruments Adolphe Sax, la clarinette séduit plus d’un grâce à son timbre exceptionnel et sa tessiture particulièrement large. Par ailleurs, on peut dire que c’est un instrument doté d’une grande élégance. Il fait de plus en plus d’adeptes dans le monde, incluant des grands compositeurs qui n’ont pas hésité à consacrer plusieurs œuvres à la clarinette. Si cet instrument vous intéresse, cet article vous donne plusieurs informations le concernant.
Un peu d’histoire sur la clarinette
Elle fait partie des instruments à vent de la famille des bois et est très célèbre. Son nom vient du mot provençal clarin. Il désigne un hautbois à l’apparence archaïque baptisée clar. Selon l’histoire, la plupart des clarinettes ont pour ancêtre un vieil instrument français utilisé dans le Moyen Age. Il s’agit du chalumeau. La clarinette a été inventée par Johann Christoph Denner vers 1690. Il s’agit d’un facteur originaire de Nuremberg.
Ce dernier a encaissé de nombreux échecs avant de réaliser son premier instrument. Pour le distinguer du chalumeau, Johann Christoph Denner a décidé de l’équiper de deux clés très importantes. L’une d’entre elles est la clé de 12e. Elle permet à l’instrument de produire un son similaire à celui de la clarine, une petite trompette apparue au XVIIIe siècle. La clarinette créée à cette époque comportait 8 trous. Son usage était très limité. En effet, elle n’a permis à l’instrumentiste que de jouer quelques notes issues de quelques gammes. Ainsi, il fallait avoir plusieurs clarinettes aux tonalités variées.
À compter de 1810, la clarinette a connu plusieurs évolutions. Pour adoucir sa sonorité par exemple, Heinrich Bärmann a décidé d’appliquer la tactique du retournement du bec. Deux années plus tard, Iwan Müller a ajouté 13 clés supplémentaires à l’instrument, ce qui a rendu la gamme chromatique complète. Depuis, les instrumentistes abandonnaient l’idée d’utiliser différentes clarinettes.
Quelques années plus tard, le facteur d’instruments français Louis Auguste Buffet et le clarinettiste Hyacinte Klosé ont tenté une expérience. Ils ont décidé d’appliquer le système Boehm dans la fabrication de la clarinette. C’est une technique élaborée par l’Allemand Theobald Boehm. Suite à sa mise en application, la clarinette a bénéficié de plusieurs pièces mécaniques qui ont enrichi sa sonorité. On cite entre autres les 22 éléments mobiles, les paliers, les axes, les ressorts et les vis.
D’autres systèmes venaient ensuite le concurrencer. On cite entre autres le système Oehler mis au point par Eugène Albert au XIXe siècle. La plupart des clarinettes utilisées actuellement sont conçues via ces deux principes. Elles ont seulement connu quelques améliorations en vue d’obtenir un son homogène et riche en harmonie. Les instruments français comportent par exemple une clé de correction du fa grave et du mi grave.
Les différentes clarinettes
Les clarinettes modernes, celles qu’on utilise de nos jours, existent en différents modèles. Les instruments se diffèrent au niveau de la tonalité. On va commencer par la plus petite dont la clarinette sopranino en Lab. Elle a donné vie aux musiques militaires italiennes grâce à sa tonalité perçante. Actuellement, il est devenu un objet rare qui émerveille particulièrement les collectionneurs.
Il y a aussi la petite clarinette en Mib. Elle produit un son exceptionnel lorsqu’elle joue une note de musique aiguë. C’est d’ailleurs son principal atout. Toutefois, pour tirer profit de la richesse de sa sonorité, il faut disposer d’une technique efficace. Pour ce qui est de la petite clarinette en ré, elle a conquis Molter qui n’a pas hésité à l’utiliser dans ses concertos. Richard Strauss est aussi tombé sous le charme de l’instrument.
Focus maintenant sur la clarinette en ut ! Étant autrefois un instrument d’étude, elle a attiré le célèbre Franz Liszt avec son rôle dans Faust (symphonie avec chœurs). Mais aujourd’hui, on peut dire que la clarinette est rangée aux oubliettes. Les instrumentistes l’ont remplacée par la clarinette en sib qui se démarque par son timbre brillant, rond et lumineux. Grâce à la qualité de sa sonorité, elle a décroché plusieurs rôles solistes et a gagné la faveur de nombreux compositeurs. Elle peut interpréter avec élégance une mélodie douce. Elle réussit aussi à briller lorsqu’il faut ajouter un peu de rythme.
Il faut aussi parler de la clarinette en la. Sa sonorité exquise et riche en couleur n’a laissé personne indifférente. Elle a décroché les mêmes mérites que le modèle en sib. Elle est surtout utilisée dans la musique de chambre de Mozart et de Brahms. Enfin, il y a la clarinette en la de basset. Sa particularité, c’est qu’elle peut produire un son grave. Évidemment, il s’agit d’une liste non exhaustive. Les clarinettistes ont encore d’autres choix en ce qui concerne l’instrument à utiliser. La décision est à prendre en fonction des gammes à jouer.
Description de la clarinette
Comme il a été mentionné auparavant, la clarinette est semblable au chalumeau. Elle est formée d’un long tuyau droit fait avec du bois noble comme le palissandre ou la grenadille. Certains instruments d’étude sont moulés en plastique. On peut également trouver des clarinettes en métal utilisées par les amateurs du jazz dans les années 1930. Enfin, en 1994, des instruments réalisés avec du matériau composite ont également vu le jour. Inventés par Buffet Crampon, ils sont à base de poudre d’ébène et de carbone.
Concernant les éléments qui composent la tige en bois, ils varient selon le type de clarinette. Sur une soprano en sib, en la ou en Ut par exemple, on trouve notamment le bec. Il peut être en ébonite noire, en plastique ou en verre. Les modèles en ébonite sont les plus utilisés, car ils améliorent et enrichissent la sonorité de la clarinette. Les becs en verre sont uniquement destinés à la musique classique.
Tout comme bien d’autres instruments à bois, la clarinette comporte également une anche, placée sous le bec et fixée avec une ligature en métal ou en cuir. C’est elle qui produit le son. Il y a aussi le barillet, se trouvant après le bec, ayant pour rôle l’accord de l’instrument. Il faut maintenant citer les deux corps dont celui du haut et celui du bas. Ils comportent les différents trous. Pour jouer une note de musique, l’instrumentiste doit les boucher avec ses doigts. Enfin, il y a le pavillon grâce auquel, la clarinette peut produire une note plus grave.
La clarinette, un instrument très en vogue
Instrument de prédilection pour les musiques militaires, la clarinette a connu un succès phénoménal depuis la Révolution. Elle a gagné en notoriété après son entrée au conservatoire de Paris. L’instrument a trouvé place dans les orchestres symphoniques et il était sur les scènes de nombreux concerts pour ne citer que les concertos de Devienne. Les grands compositeurs ont créé des pièces pour la clarinette. Parmi les œuvres les plus connues, il y a la Rhapsody in Blue de George Gershwin.
De nombreux groupes de musique ont également utilisé la clarinette. On cite entre autres les Beatles avec leur titre When I’m Sixty-Four et le groupe Noir Désir avec leur composition « Le vent nous portera ». Les évolutions techniques de la clarinette ont optimisé sa réputation. Actuellement, beaucoup de gens qui intègrent une école de musique décident de jouer de cet instrument.
Apprentissage de la clarinette
Voulez-vous jouer de la clarinette ? L’idéal est de prendre des cours de musique. Il y a tant et tant de choses à apprendre si on veut devenir un clarinettiste virtuose. On doit d’abord apprendre à monter l’instrument. Il est indispensable de connaître tous ses composants. La pose et l’ajustage de l’anche font partie des tâches les plus difficiles. Il faut ensuite s’attaquer à la prise en main et c’est une étape capitale. Les mauvaises habitudes risquent de causer beaucoup de problèmes. Certains instruments ont par exemple tendance à souffrir de tendinite.
La prochaine étape consiste à produire du son et c’est loin d’être simple. En général, il est interdit de gonfler les joues. Pour obtenir une bonne sonorité, on doit souffler de façon naturelle. Au départ, on peut seulement produire des couacs. Mais au fil du temps, on finit par obtenir un son agréable à l’écoute. Avec le guide d’un professionnel, on peut y arriver facilement. C’est pourquoi, prendre des cours de musique est indispensable. Cela dit, on peut s’aventurer à l’apprentissage en solo si on est autodidacte et si on sait faire preuve de persévérance. Par ailleurs, il est très pratique d’apprendre l’instrument en ligne.
Pour jouer rapidement de la clarinette, il vaut mieux utiliser un tableau de doigtés. On doit ensuite travailler les gammes. C’est ensuite qu’on peut jouer un morceau en entier. La question qui se pose maintenant est : faut-il prendre des cours de solfège ? Nombreux sont ceux qui vont répondre que ce n’est pas obligatoire. Ils n’ont pas tort. On peut tout à fait maîtriser un instrument de musique sans avoir aucune notion sur la théorie musicale. Il suffit d’avoir le sens de l’écoute.
Cependant, l’avantage d’apprendre le solfège est important. Tout d’abord, on peut lire n’importe quelle partition facilement et rapidement et travailler tout type d’œuvre musicale. Il devient également simple de coopérer avec d’autres musiciens. La maîtrise de la théorie musicale est même recommandée quand on veut intégrer un orchestre symphonique.
Anatomie de l'instrument
Essayons désormais de décrire toutes les parties que composent une clarinette. On compte 5 parties distinctes que l'on peut citer ainsi (du haut vers le bas) :
- le bec (avec sa ligature et l'anche)
- le barillet,
- le corps supérieur,
- le corps inférieur,
- le pavillon.
1. Le bec
Le bec ou l'embouchure est la partie que le musicien met à la bouche. Il est généralement fait de plastique, de caoutchouc dur ou parfois de bois ou de verre ("bec cristal"). L'air soufflé par le musicien passe par cette ouverture, faisant vibrer l'anche et produisant ainsi le son.
Le bec est également important pour contrôler le timbre et le volume de l'instrument. Un bec de bonne qualité peut améliorer la qualité du son et rendre le jeu plus facile et plus confortable. Le choix du bec peut donc avoir un impact significatif.
L'anche est une lamelle de roseau attachée au bec de la clarinette. Lorsqu'on souffle dans le bec, l'anche vibre et crée ainsi le son. L'anche est généralement faite de roseau. Il existe également des anches synthétiques. On dit que la clarinette, tout comme le saxophone, est un instrument à anche simple.
La ligature est une bande métallique ou en cuir qui fixe l'anche au bec. En serrant la ligature, on peut ajuster la tension de l'anche et ainsi contrôler la qualité du son. Une ligature bien ajustée permet à l'anche de vibrer librement, produisant un son clair et plein.
2. Le barillet ou baril
Le barillet est la partie de la clarinette qui relie le bec au corps principal de l'instrument. Il a une grande influence sur le ton et le timbre de la clarinette. En ajustant le barillet (en le tirant ou en le poussant, ce qui permet de raccourcir ou d'alonger l'instrument), on change alors la longueur de la colonne d'air à l'intérieur et de fait, on a un son plus ou moins grave. Le barillet permet donc d'accorder la clarinette.
Le barillet est généralement en bois, bien que certaines clarinettes modernes puissent avoir des barillets en plastique ou en métal. Le choix du matériau du barillet peut influencer la qualité du son de la clarinette.
3. Le corps supérieur
Le corps supérieur de la clarinette est la partie qui contient la majorité des clés . Ces clés, ou leviers, sont actionnés par les doigts du musicien pour changer la hauteur du son produit.
Chaque clé a une ouverture correspondante dans le corps . Lorsqu'une clé est enfoncée, elle ferme son ouverture correspondante, changeant ainsi la longueur de la colonne d'air à l'intérieur de l'instrument et modifiant la hauteur du son.
3. Le corps inférieur
Il contient le reste des clés de l'instrument. Comme le corps supérieur, chaque clé a une ouverture correspondante dans le corps. Le joint inférieur comprend également le trou de tonalité, qui est utilisé pour ajuster la hauteur du son.
Le corps inférieur est généralement plus complexe que le corps supérieur, avec plus de clés et de leviers à manipuler. Cependant, une bonne maîtrise est essentielle pour jouer de la clarinette de manière efficace et expressive.
4. Le pavillon
Le pavillon est la partie finale où sort le son. Il a une forme conique et est généralement fait du même matériau que le reste de la clarinette. Le pavillon contribue à la projection du son et à la qualité du timbre de l'instrument.
Le pavillon a également un impact sur la justesse de la clarinette. En ajustant le pavillon, on peut modifier la longueur de la colonne d'air à l'intérieur de l'instrument, ce qui affecte la hauteur du son.
Entretien de la clarinette
Maintenir une clarinette en bon état est crucial pour sa performance et sa durabilité (comme tout instrument). Cela implique un nettoyage régulier pour éliminer l'accumulation de salive et de débris à l'intérieur de l'instrument, ainsi que l'huilage du bois pour le garder hydraté et prévenir les fissures.
Il est également important de vérifier régulièrement les clés et les coussinets pour s'assurer qu'ils fonctionnent correctement. Une clarinette mal entretenue peut produire un son de mauvaise qualité et être difficile à jouer.