Le rôle de la musique dans les films
La musique joue désormais un rôle primordial dans le succès d'un film et permet d'accentuer les émotions comme la peur, l'angoisse, la joie ....
Le rôle ou l'importance de la musique dans les films

La musique et le film ont toujours été de bons associés. Alors que le cinéma muet était encore en vogue, les producteurs illustrent et agrémentent l’histoire avec un joli morceau joué au piano. En fait, la musique a des fonctions importantes.
On peut pratiquement dire qu’elle a un rôle à jouer dans le succès ou l’échec d’un film. En effet, le cinéma essaie de capter désormais le maximum de nos sens et l'ouïe a pris une dimension considérable dans ce domaine. On ne peut pas imaginer aujourd'hui un film sans sa BO, qui sort de plus en plus en CD. Il est évident donc de dire que son choix relève d’une tâche délicate.
On comprend alors pourquoi certains réalisateurs ont préféré jouer des duos gagnants avec leurs compositeurs préférés. On en citera quelques-uns mais les exemples sont nombreux et généralement, le succès est au rendez-vous.
La musique pour illustrer le film
En effet, le principal rôle de la musique dans un film, c’est d’illustrer l’histoire et la rendre encore plus captivante. On peut par exemple l’utiliser pour embarquer l’auditoire sur le lieu de l’action. Rien qu’en entendant la mélodie ou la chanson diffusée derrière les images, ils se retrouveront à la campagne, dans la jungle, en Afrique ou en Asie en même temps que les acteurs. Il se trouve aussi que le son des instruments de musique peut exprimer l’émotion d’un acteur. Par exemple, si ce dernier lit une lettre, les spectateurs comprennent le contenu de celle-ci en entendant les premières notes. Il suffit aussi d’une mélodie pour savoir ce qui se passe dans la tête d’un acteur ayant l’air pensif.
La musique constitue également un lien entre deux scènes ou bien deux évènements. Elle assure la continuité de l’histoire. Ainsi, les spectateurs n’aperçoivent pas de la coupure. Enfin, il s’agit aussi d’une véritable source d’ambiance. C'est pourquoi son rythme et son style sont choisis avec soin afin d’émerveiller encore plus les spectateurs. Par musique, on entend bien entendu le thème musical mais aussi bruitages, les petites notes de musique auxquelles on ne fait pas particulièrement attention pendant le visionnage du film mais qui participent sans aucun doute au message à diffuser (peur, joie, tension...).
Le choix de la musique d’un film
En somme, la musique donne plus de vie à un film si elle est bien choisie. Il est du devoir des producteurs et des réalisateurs de sélectionner les meilleures mélodies. Elles doivent fondre avec les images. Si les spectateurs arrivent à dissocier les deux éléments, c’est qu’il y a une erreur. L’idée n’est pas de décorer un film avec les plus belles œuvres de Mozart ou de Chopin ou bien avec une composition sophistiquée née d’une association de notes délicates.
Parfois, une simple mélodie jouée avec une guitare ou un piano peut suffire. Le but, c’est qu’elle arrive à transmettre le message qu’elle véhicule. Voilà pourquoi, il est tenu de coopérer avec un artiste talentueux qui sait composer un morceau unique. Il faut également le faire interpréter par un bon musicien ou un groupe de musique sachant jouer avec brillance.
Parmi les nombreux exemples qui peuvent venir à mon esprit, l'exemple du "Grand Bleu" de Luc Besson a littéralement illustré cette dimension. Le succès du film et de la musique sont indissociables, si bien que lorsque l'on entendait la musique composée par Eric Serra, on revoyait les images du film. Il y a eu pour ce film une association parfaite de l'image et du son. Si l'on remonte un peu plus dans le temps, on peut citer "Le grand blond avec une chaussure noire" dont les premières notes de musique du thème composé par Vladimir Cosma signe ce film référence. Il y a aussi de nombreuses chansons comme celle intituée "On se retrouvera" composée par Jean-Félix Lalanne pour le film "Le passage" avec Alain Delon.
Un tour sur les caractéristiques des musiques de film
Il existe différents types de musique de film. La plupart du temps, les producteurs et réalisateurs misent sur la musique classique et font appel à un orchestre symphonique ou philharmonique. C’était le cas lors de la réalisation de la célèbre saga Stars Wars (musique de John Williams) ou bien de Titanic (dont la chanson interprétée par Céline Dion).
Mais les artistes populaires ont également leur place dans le monde de la cinématographie. Certaines de leurs œuvres ont bel et bien illustré les films les plus vus dans le monde pour ne dire que le fameux « Pretty Woman ». Les musiques de catalogues ou d’illustration composés par des musiciens inconnus, mais bourrés de talent sont aussi très utilisées pour créer de l’ambiance.
Un plaisir partagé pour les compositeurs
Les musiciens, ceux qui ont le don de composer de magnifiques mélodies, peuvent s'exprimer librement pour un film. En effet, ceux qui écrivent des chansons de variétés, du rock... sont un peu enfermés dans un format dont ils doivent respecter les codes et les règles. Une musique de film leur permet, au contraire, de casser certaines de ces limites. Généralement, les musiciens sont très intéressés par ce type de projet, même si la charge de travail est conséquente.
Un film, c'est aussi la possibilité d'une reconnaissance bien plus vaste que le marché local. Si on reprend les exemples des plus grands films dont la musique s'est imposée, ils ont permis à leurs compositeurs de devenir mondialement célèbres : John Williams, Vangelis, Ennio Morricone, Vladimir Cosma, Hans Zimmer etc ... D'ailleurs, certains réalisateurs avaient leurs musiciens attitrés et formaient tous les deux un duo inséparable : Francis Lai et Claude Lelouch , Philippe Sarde et Bertrand Tavernier, Michel Legrand et Jacques Demy, Georges Delerue et Philippe de Broca, John Williams et Steven Spielberg ou bien encore Alan Silvestri et Robert Zemeckis.
Des avantages mais aussi des contraintes
Pour conclure, on peut donc comprendre l'intérêt des musiciens compositeurs pour écrire une bande originale de film : d'une part, ils peuvent librement d'exprimer. D'autre part, c'est un projet d'équipe, généralement ambitieux, à mener avec le réalisateur. Une bonne musique de film peut participer au succès national, voire internationale, d'un court ou d'un long métrage. C'est un moyen très efficace de faire connaitre son talent au delà de nos frontières.
En revanche, il faut une très bonne entente entre le compositeur et le réalisateur. Le contraire peut être très difficile à gérer et virer au cauchemar. Comme contrainte, le compositeur doit également s'exécuter dans des délais assez brefs et doit s'ajuster en parmanence dès qu'il a connaissance des premières images du film. Les délais ne sont pas extensibles, il ne peut pas remettre l'écriture de sa musique à plusieurs mois. L'inspiration doit être présente et s'ajuster au film, à l'ambiance, aux prises de vues, à l'émotion exprimée. La musique doit accompagner au plus près les acteurs, le texte. C'est donc un exercice difficile qio nécessite les plus grandes qualités dans le domaine musical,
Je termine cet article en incluant une interview d'un très grand musicien compositeur de musique de Film qui a été oscarisé en 1997 pour la musique du film "Le patient anglais". Gabriel Yared, au cours de cette inteview pour le journal de France 2 le 9 novembre 2019, explique en quelques mots son travail de compositeur.
Mariage entre la musique et le cinéma muet

Aller au ciné fait partie des moyens de divertissement les plus prisés en France. Les cinéphiles ont chacun leur préférence en ce qui concerne le genre de film à regarder. Si certains vouent une passion pour les histoires fantastiques, d’autres ont une penchée pour les romans d’amour, les films de science-fiction ou bien encore les films d’action.
Le film muet a également ses adeptes. Le succès de la comédie romantique intitulée « The Artist » réalisée par Michel Hazanavicius le témoigne. Notons que ce film rend hommage aux grands compositeurs du cinéma hollywoodien. La musique joue un rôle important au cinéma, il l'est d'autant plus dans le cinéma muet.
Le cinéma muet et son histoire
Depuis des lustres, l’art fait partie entièrement de la vie des hommes et il sert le plus souvent à matérialiser ou à mémoriser des évènements importants. Nos ancêtres ont par exemple utilisé les peintures, les fresques et les sculptures pour raconter leur histoire. Au fil du temps, de nouvelles formes d’art basées sur le mouvement ont vu le jour. C’est le cas de la musique, de la danse et du cinéma.
Selon l’histoire, la naissance du « phénakistiscope » en 1832 est à l’origine de l’apparition du cinéma. Cet appareil ayant l’aspect d’un disque rond en carton comportant des fentes avait pour fonction d’enregistrer des images en mouvement. Il fallait attendre l’année 1888 pour que la première caméra voie le jour. Ce fut une œuvre d’un certain Louis Aimée Augustin Le Prince. Ce dernier n’a pas cessé d’améliorer sa création et il était à l’origine de plusieurs films anciens.
S’il faut parler du cinéma muet, il a vu le jour vers la fin du XIXe siècle, et ce, grâce aux Frères Lumière. À l’époque, les outils qui permettent d’enregistrer des images et du son en même temps n’existaient pas encore. C'est pourquoi il était impossible d’introduire des dialogues dans les films.
La musique et sa relation avec le cinéma muet
Cinéma sans paroles, c’est ce qui définit le cinéma muet. Pionniers du 7e art, les Frères Lumière étaient les premiers producteurs de ce genre de film. En effet, le 28 décembre 1895, ils ont proposé un spectacle original dans le « salon Indien » du Grand Café à Paris. À l’époque, la musique faisait déjà partie de la fête.
Une introduction plutôt discrète
Jusqu’en 1930, leurs projections ne comportaient pas de musique d’accompagnement. Cela dit, pendant le spectacle, un pianiste était présent dans la salle. Installé dans le noir, le dos à l’écran, le pianiste jouait des airs familiers. Les morceaux qu’il choisit ne sont pas obligatoirement adaptés au thème du film. Dans les salles les moins glamour et lors des fêtes foraines, il n’y avait pas de musiciens.
En effet, ils ont cédé leur place aux phonographes. L’avantage, c’est que les chansons diffusées sont souvent en adéquation au thème du film. Toutefois, le même morceau risque de se répéter à maintes reprises durant le spectacle, ce qui a plutôt agacé les spectateurs. Un grand changement a été constaté au début du 19e siècle. Dans les salles de cinéma les plus prestigieuses, un orchestre était présent. Le chef sélectionnait soigneusement les morceaux à jouer parmi les répertoires des grands auteurs comme Bach, Debussy et Stravinsky.
L’apparition des directeurs musicaux
L’année 1911 a été marquée par l’apparition des directeurs musicaux qui travaillaient avec les grandes salles de cinéma aux Etats-Unis. La naissance des catalogues de mood music était aussi au rendez-vous. Il faut citer, entre autres, Suggestion for Music des films Edison (1909), Sam Fox Moving Picture Music Volumes de J.S. Zamacki en 1913 et Motion Pictures Moods for Pianists and Organists : A Rapid-Reference Collection of Selected Pieces d’Ernö Rapee en 1924.
Ces ouvrages musicaux réunissent des compositions authentiques aux thèmes variés. Certaines œuvres mettent an avant une ambiance ou une humeur. Elles conviennent bien à des scènes d’amour, de terreur, de haine ou de tension. D’autres pièces s’associent bien à des décors, des paysages ou des situations. Enfin, il y a aussi des mélodies faites pour accompagner diverses actions comme des combats ou des poursuites.
Le rôle de la musique dans le cinéma muet
La plupart des spectateurs ignoraient que la musique avait un rôle très important lors des projections de film muet. Découvrez lequel !
Établir le lien entre le show et le spectateur
Selon certaines sources, la musique servait surtout à couvrir les bruits du projecteur et de tous types de nuisances sonores en provenance de l’extérieur. Il faut dire qu’à l’époque, les salles de cinéma étaient de simples espaces exposés aux bruits. Or, ils empêchent les spectateurs d’apprécier réellement l’histoire racontée par les personnages muets qui défilent à l’écran. En effet, il suffit du bourdonnement agaçant d’une abeille ou les bruits de conversations pour rompre le charme.
D’après l’explication de William G. Blanchard, un organiste de cinéma, elle avait également pour fonction d’établir la communication entre le public et le spectacle. Entre les cris, les applaudissements, les bruits de pas, les sirènes d’incendie …, la musique était un outil efficace pour capter l’attention du spectateur.
Pour donner vie à l’histoire
La musique joue également un rôle crucial dans la création. Raison pour laquelle, des musiciens étaient présents dans les tournages. À travers leur art, ils créaient l’atmosphère requise sur le plateau et servaient de source d’inspiration pour les acteurs et actrices. En général, le piano et le violon étaient les instruments les plus utilisés. Au fil du temps, il est devenu une habitude d’ajouter des séquences musicales dans le scénario des cinémas muets.
Certes, il y avait parfois un décalage entre les mouvements des musiciens et chanteurs qui s’affichent à l’écran et la mélodie jouée par l’orchestre derrière la scène. Toutefois, cela donnait une touche de charme à l’histoire. Notons aussi que les films muets étaient découpés en plusieurs parties et pour annoncer chaque nouvel acte, les producteurs se servaient de la musique.
En effet, l’orchestre jouait des morceaux qui mettaient en avant les points forts de l’histoire qui va se dérouler lors de la prochaine séquence. Autrement dit, la musique permettait aussi aux spectateurs de bien comprendre l’enchaînement du film. Ainsi, l’accompagnement musical n’était plus improvisé. Le pianiste ou le chef d’orchestre devait bien choisir son répertoire.
Le type de musique utilisée
Quel genre de musique était joué durant les projections ? En général, la musique classique était à l’honneur. Toutefois, le choix des morceaux a évolué avec le temps.
Les œuvres des grands compositeurs dans les répertoires
Si au départ, les musiciens devaient improviser et jouer les morceaux qui leur viennent en tête. Plus tard, ils ont eu droit à des « cuee sheets » et des « suggestions for music ». Bien entendu, ce sont des répertoires édités spécialement pour les orchestres chargés d’animer les projections de film muet. Particulièrement riches, ils réunissaient les œuvres des compositeurs de renom comme Bach, Beethoven et Debussy.
Ces répertoires ont été classés par thèmes, ce qui facilitait la tâche du chef d’orchestre ou du pianiste engagé par les producteurs. Ils étaient en mesure de trouver un morceau adapté à chaque situation. Pour accompagner une scène qui se déroule pendant une nuit paisible par exemple, ils pouvaient jouer la « Sonate au clair de lune ». En revanche, pour accompagner les noces, les musiciens jouaient la « Marche nuptiale » de Mendelssohn.
Les compositions originales à l’honneur
Avec le temps, les pionniers du cinéma rivalisaient d’imagination. Ils voulaient donner une touche plus esthétique et unique à leurs créations en vue de les valoriser au mieux. Les réalisateurs voulaient alors avoir une musique d’accompagnement plus originale. Ainsi, ils faisaient appel à un compositeur pour leur fournir une partition unique. En 1908, la Société Le Film d’Art a produit le film intitulé « L’Assassinat du Duc de Guise » de Charles Le Bargy et André Calmettes.
Pour donner vie à l’histoire, elle a demandé à Camille Saint-Saëns de composer une musique d’accompagnement spécial. À partir de 1926, la pratique s’est démocratisée. Les grandes productions ont engagé des compositeurs pour créer des musiques adaptées aux films qu’ils produisaient. Ils faisaient ensuite appel à un grand orchestre pour jouer le morceau original créé.
Cela dit, les créations des illustres compositeurs comme Beethoven, Debussy, Bach, Liszt et Wagner étaient toujours utilisées en début et en fin de projection ainsi que durant les entractes.
La synchronisation entre la musique et le cinéma muet
L’évolution technologique a apporté un grand changement dans la réalisation des cinémas muets. En effet, il était désormais possible de synchroniser les images et les motifs musicaux. Bien entendu, le résultat était encore médiocre. Mais les réalisateurs comme Alexandre Nevsky faisaient tout le nécessaire pour trouver une meilleure concordance entre la musique et les mouvements des acteurs.
Leur objectif, c’était de ne plus recourir au service des musiciens durant les projections. Ils voulaient que la musique soit enregistrée à l’avance et de les diffuser en même temps que le film. La vraie difficulté reposait au niveau de la stabilisation de la vitesse d’enregistrement et de lecture des images et de la musique. Avec le temps, les choses s’amélioraient. La musique d’accompagnement donnait plus de vie aux films muets.
Elle mettait en évidence chaque émotion ressentie et exprimée par les acteurs et actrices. Notons que cette évolution dans la production du cinéma muet était à l’origine du cinéma parlant.