Tout savoir sur l'histoire du solfège
Le solfège est né il y a très longtemps et a su évolué, s'est structuré pour finalement donner une méthode reconnue de l'apprentissage musical
Le solfège, toute une histoire !

Qu'est-ce que le solfège ? C'est une méthode d’apprentissage de la musique utilisée depuis des lustres. Il est encore au programme dans les conservatoires. Certaines écoles de musique privées et professeurs indépendants ont en revanche opté pour d’autres méthodes. Il faut dire qu’au fil du temps, le solfège a acquis une mauvaise réputation à cause de sa complexité.
Les débats sur son utilité ou non animaient les différents forums. Mais qu’est-ce donc que le solfège ? Quelle est son origine ? Quelle est sa place dans l’apprentissage de la musique ? Quelle est son évolution ? Cet article va vous faire découvrir toute l’histoire du solfège et son principe. En effet, le solfège n'est pas uniquement là pour vous embêter, il y a toute un histoire derrière.
En savoir sur les origines du solfège
Le solfège est un nom qui provient du mot italien solfeggio, un dérivé des noms de deux notes de musique dont sol et fa. Son histoire remonte à des siècles. Mais avant de découvrir son origine, vous devez comprendre ce que c’est réellement.
Le solfège, c’est quoi ?
Pour beaucoup de gens, le solfège est une méthode qui consiste à apprendre à lire des notes de musique. Ce n’est pas faux, mais c’est insuffisant. L’apprentissage du solfège comprend plusieurs tâches. À part la lecture et l’écriture des notes, il y a également la reproduction des hauteurs, la compréhension des rythmes et des nuances ainsi que des séances d’audition musicale.
Grâce aux cours de solfège, vous pouvez analyser et interpréter une partition correctement puisque vous pourrez comprendre chaque symbole qui s’y trouve. Tout cela facilite l’interprétation du morceau de musique. Il est possible d’exécuter cette tâche avec beaucoup de précision.
À en tenir compte, le but dans l’apprentissage du solfège, c’est de pouvoir déchiffrer une partition rapidement. Cela rend l’apprentissage d’un chant ou d’un instrument plus simple. Mais comment le solfège est-il devenu une approche de référence dans l’apprentissage de la musique ?
Les origines du solfège
Depuis l’Antiquité, le solfège existait déjà. En effet, les musiciens d’antan associaient les lettres de l’alphabet à des sons. Par ailleurs, ce système de codification est encore utilisé par de nombreux pays anglo-saxons et dans certains registres musicaux comme le jazz. Toutefois, ce système de notation était encore imprécis, ce qui rendait l’apprentissage de la musique très difficile. Voilà pourquoi, il était uniquement dédié à un public élitiste.
Sans un code universel, il était aussi difficile de régler les instruments de musique. Les enseignants de l’époque utilisaient le monocorde de Pythagore ou sonomètre pour réaliser cette opération. Il s’agit d’un instrument de mesure sonore apparu durant l’époque de la Grèce antique.
La naissance du solfège moderne
Le solfège moderne a fait son apparition au Moyen-âge grâce à un moine italien du XIe siècle, nommé Guido d’Arezzo. Ce dernier a élaboré ce système de notation en 1208 dans le but d’enseigner facilement le chant aux moines de son monastère. Pour être plus précis, il a créé les notes de musique en s’inspirant d’un poème grégorien. Il a été écrit par Paul Diacre en hommage à Jean-Baptiste :
Utqueant laxis,
Resonoare fibri,
Mira gestorum,
Famuli tuorum,
Solve polluti,
Labii reatum,
Sancte loannes
En réalité, le moine italien a constaté que le ton monte à chaque vers. Il a donc décidé de nommer chaque note de musique qu’il a créée par la première syllabe de chaque vers. Il s’agit de Ut, Re, Mi, Fa, Sol et La. D’Arezzo a ensuite utilisé ces notes pour écrire de la musique et permettre ainsi à sa communauté d’apprendre rapidement et facilement le chant. Par ailleurs, ce dernier est aussi à l’origine de l’apparition de la portée. Dans tous les cas, on peut dire que les bases du solfège ont vu le jour au Moyen-âge.
Il faut souligner que le Si n’existait pas encore. Ce fut un autre moine qui l’a créé plus tard (Sancte Iohannes a été ajouté à la fin du XVIème siècle). Quant au Do, il a remplacé le Ut vers le XVIème siècle également.
Vers l’évolution de l’approche de Guido d’Arrezo
L’approche élaborée par Guido d’Arezzo a évolué au fil du temps et de nombreux compositeurs y ont contribué. Elle s’est beaucoup enrichie jusqu’à la fin du XXème siècle. En 1673 par exemple, le compositeur italien Bononcini a remplacé le « UT » en DO. Il a trouvé ce son beaucoup plus pratique et qu’il serait plus simple de solfier avec. Vers la fin du XVIème siècle, le solfège est devenu un langage musical bien structuré.
Au XVIIeme siècle, il était utilisé au sein de l’Académie Royale de Musique, la seule école de musique qui existait. Pour information, elle a été fondée par Louis XIV. Quelques années plus tard, d’autres établissements ont vu le jour en France et en Europe et ils ont contribué à la popularisation du solfège. Notons aussi que cette Guido d’Arrezo et d’autres professionnels de la musique ont apporté de nombreuses améliorations à la méthode. Elle ne comportait pas uniquement des notes, mais aussi des symboles qui permettent d’identifier les durées des sons, les nuances et les tons.
Il faut mentionner que dans le système de notification créé par D’Arrezo, la portée ne contenait que 4 lignes. Actuellement, elle dispose de 5 lignes. Bien d’autres changements ont été également apportés.
L’évolution du solfège en France
Depuis 1669, le solfège constitue une méthode d’apprentissage en vigueur dans les conservatoires de France. Comme il a été mentionné auparavant, tout a débuté à l’Académie Royale de Musique de Louis XIV. Avec l’ouverture de nombreux conservatoires, la popularité du solfège est vite montée en flèche. En 1977, le ministère de la Culture a mis en place une réforme. Il a constaté que l’approche mise au point par D’Arezzo était trop complexe et imprécise.
Dans les conservatoires donc, le terme solfège a été remplacé par Formation Musicale (FM). Le but dans la mise en place de cette réforme est de proposer une méthode d’apprentissage simple et efficace de la musique. Cela dit, le solfège restait une approche basée sur la lecture et l’écriture de notes. Le mot solfège reste encore bien ancré dans les discussions.
La place du solfège dans le monde de la musique
Comme il a été indiqué précédemment, le solfège existe depuis le Moyen-âge. Il a réussi à traverser le temps et l’espace. En effet, il est utilisé dans plusieurs pays du monde.
Le solfège en Occident
En Occident, le solfège possède une place prépondérante dans l’apprentissage musical. C’est la méthode en vigueur dans tous les conservatoires européens et américains. Des écoles de musique en Asie et en Afrique se servent également du solfège. L’efficacité de la méthode est vantée par de nombreux professionnels de la musique. Voilà pourquoi, le solfège est considéré comme un langage universel. Cela dit, c’est loin d’être une approche complète et parfaite.
Le solfège dans d’autres continents
Les intervalles utilisés dans le solfège D’Arezzo sont composés par le ton et le demi-ton. Cela le rend incompatible à certains styles musicaux basés sur la notion du quart de ton, notamment la musique persane, arabe ou turque. Voilà pourquoi, au fil du temps, d’autres systèmes d’apprentissage de la musique ont vu le jour. Le solfège a donc commencé à perdre son piédestal.
Mais pour les puristes, il reste une technique d’apprentissage efficace. Pour eux, prendre des cours de solfège est indispensable si vous voulez devenir un bon musicien. C’est une théorie largement critiquée par les artistes autodidactes qui sont devenus célèbres sans avoir aucune notion sur la théorie musicale.
Actuellement donc, beaucoup de formateurs proposent aux apprentis musiciens des cours de musique innovants qui ne passent pas par l’apprentissage du solfège. Il faut dire qu’ils ont de plus en plus de succès, car beaucoup de gens ont peur de commencer les études par la théorie musicale.
Publié par Bertrand le 20/01/2020